Exposition aux écrans

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Combien de temps passé par les enfants devant des écrans ?

Avec la multiplicité des écrans, télévision , ordinateurs, tablettes, smartphones, au sein des familles la sollicitation des enfants est une réalité permanente. Les enfants sont exposés aux écrans dès leur plus jeune âge [1-3].

Les résultats de l’étude ELFE (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance) sur l’histoire des enfants de la naissance à l’âge adulte incluant 18 000 enfants nés en 2011, faisaient état d’une exposition aux écrans dès le plus jeune âge.

À partir des déclarations des parents l’enfant est exposé aux écrans:

  • À l’âge de 2 ans 56 minutes par jour : 67,7 % regardaient quotidiennement la télévision, 28% jouaient sur un ordinateur ou une tablette 2 fois par semaine, 10 % jouaient quotidiennement sur un smartphone, 6 % sur une console de jeu;
  • À 3 ans ½ 1h 20 par jour dont 73 % de télévision;
  • À 5 ans ½ 1h 34 dont 64 % de télévision.

Des différences géographiques

Le temps d’écran était plus faible en Bretagne (47 mn, 1h 08 et 1h 19) et plus élevé dans les Hauts de France (1h 04, 1h 24 et 1h 43) respectivement à 2, 3,5 et 5,5 ans [3].

Des différences sociales [2]

  • Les enfants ayant des grands parents nés à l’étranger ont des temps d’écran plus importants : 30 mn de plus en moyenne quand 3 ou 4 grands-parents nés à l’étranger comparativement à ceux dont les grands parents sont nés en France;
  • 45 mn et 1h 15 de plus respectivement à 2 ans et 5,5 ans quand la mère a un niveau collège comparativement à celles ayant un niveau bac +5;

Une augmentation avec l’âge [2]

Les pourcentage d’enfants passant sur les écrans plus de 3 heures par jour augmente avec l’âge :

  • 50,4% des garçons et 40,2% des filles de 6-10 ans;
  • 72,5 % des garçons et 67,8% des filles de 11-14 ans;
  • 87,1% des garçons et 71% des filles de 15-17 ans.

Une progression de l’utilisation d’Internet [2]

En 2017:

  • De 1 à 6 ans 4h 37 par semaine (contre 2h 10 en 2012);
  • De 7 à 12 ans 6h 10 (45 mn de plus qu’en 2015) ;
  • De 13-19 ans 15h 11 (1h 41 de plus qu’en 2015);

24 % des 7-12 ans et 84% des 13 - 19 ans utilisent majoritairement le smartphone et le fait de regarder la télévision directement sur ordinateur, tablette ou smartphone tend à se généraliser, en même temps que l’usage des réseaux sociaux et les messageries [4].

Selon les recommandations spécifiques formulées dans le Plan National Nutrition Santé (PNNS) 2019-2023 par Santé publique France « les enfants de moins de 2 ans ne doivent pas être exposés aux écrans, les enfants entre 2 et 5 ans ne doivent pas être exposés plus d’1 heure par jour » [2]. Dans l’étude ELFE le pourcentage de parents suivant la recommandation « pas plus d’1 heure par jour » était de 39 % [1].

Références:

[1].Étude ELFE - Les temps d’écran des tout-petits en France sont au-delà des recommandations - 3-6-9-12+. 2023 (cité 15 juin 2025).

[2]. HCSP. Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans. Rapport de l’HCSP. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique; 2019 déc (cité 15 juin 2025).

[3]. beh/2023/6/2023_6_1.html Bernard JY, Poncet L, Saïd M, Yang S, Dufourg MN, Gassama M, et al. Temps d’écran de 2 à 5 ans et demi chez les enfants de la cohorte nationale Elfe. Bull Épidémiol Hebd. 2023;(6):98-105. (cité 15 juin 2025).

[4]. Junior Connect’ 2018 - Jeunes et medias : une consommation toujours dynamique et diversifiée ! | Ipsos . 2018 [cité 15 juin 2025].

Qualité de la preuve : Grade 1

Mots clés : temps passé sur les écrans ; enfants ; épidémiologie [Screen Time ; children ; epidemiology].

Une cause de sédentarité

Le premier effet de l’usage des écrans chez les enfants exposés est la sédentarité.

Il n’est pas possible d’identifier un effet de seuil universel et une différence d’effet de la dose en fonction de l’âge et du type d’écran [1]. Ce sont plus les comportements et l’environnement associés à l’usage des écrans (alimentation, sédentarité, sommeil, distractions) en fonction de l’âge et du type d’écrans qui sont identifiés comme causses d’effets délétères [1].

Dans une revue systématique de 232 études portant sur 983 840 participants regarder la télévision plus de 2 heures par jour est associé à une dégradation de la santé physique et psychosociale [2].

Une autre méta-analyse de 14 études portant sur 106 169 patients [3] retrouve une réponse linéaire entre le temps passé à regarder la télévision et l’obésité infantile avec une augmentation de 13 % pour chaque heure supplémentaire (p < 0,001) sans différence entre les garçons et les filles, OR respectivement 1,30 (1,16 -1,45) et 1,26 (1,11-1,41).

Une étude sur 1011 adolescents [4] a montré une association significative entre une utilisation élevée de la télévision (OR 1,43 ; 1,04-1,99), de l’ordinateur (OR 1,44 ; 1,03-2,02), des jeux video (OR 1,65 ; 1,13-2,69) et du téléphone portable (OR 1,33 ; 1,00-1,80) et la consommation d’aliments de type snacking / fast-food, de collations, d’aliments frits et de sucreries.

Le suivi d’une cohorte de plus de 800 enfants a montré que le temps passé à jouer en plein air ou à regarder la télévision pendant la petite enfance est prédictif du risque d’obésité ultérieure [5].

Références:

[1]. HCSP. Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans. Rapport de l’HCSP. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique; 2019 déc (cité 15 juin 2025).

[2]. Tremblay MS, LeBlanc AG, Kho ME, Saunders TJ, Larouche R, Colley RC, et al. Systematic review of sedentary behaviour and health indicators in school-aged children and youth. Int J Behav Nutr Phys Act. 21 sept 2011;8:98.

[3]. Zhang G, Wu L, Zhou L, Lu W, Mao C. Television watching and risk of childhood obesity: a meta-analysis. Eur J Public Health. févr 2016;26(1):13 8.

[4]. Delfino LD, Dos Santos Silva DA, Tebar WR, et al. Screen time by different devices in adolescents: association with physical inactivity domains and eating habits. The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness. 2018 Mar;58(3):318-325. DOI: 10.23736/s0022-4707.17.06980-8. PMID: 28462567.

[5]. Saldanha-Gomes C, Heude B, Charles MA, de Lauzon-Guillain B, Botton J, Carles S, et al. Prospective associations between energy balance-related behaviors at 2 years of age and subsequent adiposity: the EDEN mother-child cohort. Int J Obes (Lond). janv 2017;41(1):38 45. (cité le 17.06.2025).

Qualité de la preuve : Grade 1

Mots clés : temps passé sur les écrans ; enfants ; comportement sédentaire [Screen Time ; children ; Inactivity, Physical].

Une cause de troubles du sommeil

Toutes les études concordent pour dire que le temps passé devant un écran excédent 1 heure retarde l’endormissement et altère la qualité du sommeil.

Une étude prospective de cohorte Sud-Coréenne (Kids Cohort for Understanding of Internet Addiction Risk Factors in Early Childhood (K-CURE) Study) [1] a exploré les différents paramètres du sommeil chez 350 enfants de 5 à 8 ans à l’aide du questionnaire CHSQ (Children's Sleep Habits Questionnaire) : résistance au coucher, délai d'endormissement, durée du sommeil, anxiété liée au sommeil, réveils nocturnes, parasomnies, somnolence diurne et troubles respiratoires du sommeil. Chez les enfants utilisant un smartphone plus d’une heure par jour, après prise en compte de toutes les covariables, la durée totale du sommeil était significativement plus courte (9,51 +/- 0,84 heures) que dans le groupe témoin (9,82 +/- 0,77 heures) (p < 0,05) avec un sommeil de moins bonne qualité et un score d’éveils nocturnes plus élevé (moyenne 4,06 vs 3,65 ; p < 0,05).

Dans une revue de 25 articles [2] évaluant l’impact de l’usage des appareils mobiles (smartphones, tablettes) sur les troubles du sommeil, sa durée, sa qualité, les réveils nocturnes, toutes ont trouvé que l’utilisation à l’heure du coucher des dispositifs numériques (tablettes, jeux video, smartphones) était associée à une durée plus courte du sommeil, une plus grande latence du sommeil, une diminution de sa qualité et augmentait le nombre de réveils nocturnes.

Deux études focalisées uniquement sur l’utilisation dans la journée ont également trouvé des effets néfastes sur la durée du sommeil.

Les très jeunes enfants qui ont un écran de télévision dans leur chambre ont une durée de sommeil raccourcie et une qualité de sommeil dégradée. Ils font une sieste plus longue dans la journée sans que le temps total de durée du sommeil soit rallongé [1].

Références :

[1]. Kim SY, Han S, Park E-J, et al. The relationship between smartphone overuse and sleep in younger children: a prospective cohort study. J Clin Sleep Med. 2020;16(7):1133–9. (cite le 17.06.2025).

[2]. Domoff, SE, Borgen, AL, Foley, RP, Maffett, A. Excessive use of mobile devices and children's physical health. Hum Behav & Emerg Tech. 2019; 1: 169– 175. (cite le 17.06.2025).

[3]. Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans. Rapport de l’HCSP. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique; 2019 déc (cité 15 juin 2025).

Qualité de la preuve : Grade 3.

Mots clés : temps passé sur les écrans ; enfants ; troubles du sommeil [Screen Time ; children ; sleep disorders].

Quel impact sur la qualité de vie de l’utilisation du smartphone par les enfants et adolescents ?

Il y a une association entre l’augmentation de l’usage problématique du smartphone par les enfants et adolescents et leur qualité de vie.

Une étude italienne par questionnaire auto-déclaré et anonyme auprès de 184 enfants et adolescents d’âge scolaire (6 à 18 ans) [1] pendant la 2e vague de l’épidémie de Covid-19 a montré, comparativement à la période pré-épidémique, qu’une utilisation plus fréquente du smartphone, en particulier pour les relations humaines, l’éducation, l’apprentissage, le divertissement limitait les effets négatifs de la distanciation sociale en offrant un soutien psychologique et social.

Mais la même étude a aussi mis en évidence une augmentation de la surutilisation et de la dépendance avec des troubles du sommeil, des troubles oculaires, des troubles musculosquelettiques, des troubles de l’humeur, une perte d’intérêt, une approche superficielle des apprentissages et un isolement.

Dans l’étude de cohorte allemande LIFE [2] ayant recueilli entre 2018 et 2024 2 576 données sur 1113 enfants et adolescents de 10 à 17 ans la qualité de vie chez les enfants et adolescents a décliné parallèlement à l’augmentation de l’utilisation du smartphone, mais pour les auteurs des évènements environnementaux inquiétants pour les enfants et les adolescents pouvaient avoir eu un impact sur la détérioration de leur qualité de vie :

  • La pandémie de Covid-19 qui a perturbé le quotidien des enfants ;
  • Le développement et les conséquences de la crise climatique et énergétique ;
  • La guerre russo-ukrainienne ;

Une étude longitudinale suisse [3] a collecté sur 45 jours consécutifs, 2 548 données concernant le bien-être, sur une échelle de 0 à 100, et l’usage du smartphone chez 82 adolescents de 13 à 15 ans (Moyenne 13,47 ans ; 54 % de filles). Les participants ont signalé à court terme un bien-être plus élevé en relation avec un usage plus fréquent et prolongé de smartphones, mais les données sont très hétérogènes et parfois contradictoires et ces effets étaient très éphémères et de petite taille.

L’utilisation du smartphone peut avoir des effets positifs sur le bien-être des enfants et adolescents mais ces effets restent très éphémères. Globalement au cours des sept dernières années l’utilisation problématique a augmenté parallèlement à une diminution de la qualité de vie.

Références :

[1]. Serra G, Lo Scalzo L, Giuffrè M, Ferrara P, Corsello G. Smartphone use and addiction during the coronavirus disease 2019 (COVID-19) pandemic: cohort study on 184 Italian children and adolescents. Italian Journal of Pediatrics. 2 juill 2021;47(1):150.

[2]. Poulain T, Meigen C, Kiess W, Vogel M. Smartphone use, wellbeing, and their association in children. Pediatr Res. 12 mai 2025;1 7.

[3]. Marciano L, Driver CC, Schulz PJ, Camerini AL. Dynamics of adolescents’ smartphone use and well-being are positive but ephemeral. Sci Rep. 25 janv 2022;12:1316.

Qualité de la preuve : Grade 3

Mots clés : temps passé sur les écrans ; enfants ; adolescent ; bien-être [Screen Time ; children ; adolescent ; well being].

L’exposition aux écrans peut-elle avoir des conséquences sur le développement cognitif des enfants et l’acquisition du langage ?

Il y a de nombreuses incertitudes sur le fait de savoir si l’utilisation des écrans favorise ou entrave le développement linguistique et cognitif des enfants [1].

Dans une étude cohorte au Canada auprès de 2 441 mères et leurs enfants [2] aux âges de 24, 36, et 60 mois (50,2 % de garçons) les enfants étaient exposés respectivement à en moyenne 2,4, 3,6 et 1,6 heures de télévision par jour, la réduction à 60 mois (= 5 ans) étant liée au fait que les enfants passent moins de temps à la maison (école, garde périscolaire). Des temps d’écran plus importants à 24 et 36 mois étaient significativement associés à de moins bonnes performances à 36 et 60 mois, respectivement - 0,006 (- 0,10 à – 0,01) et – 0,08 (- 0,13 à – 0,02).

L’étude de cohorte EDEN [3] visant à identifier les déterminants nutritionnels, environnementaux et sociaux prénataux et postnataux précoces de la santé et du développement des enfants a inclus, entre 2003 et 2006, 1907 enfants suivis à l’âge de 2, 3 et entre 5 et 6 ans. Les temps quotidiens d’exposition aux écrans étaient catégorisés à 2 ans en 0, 1 à 30, 31 à 60, 61 à 120 et plus de 120 minutes. Une fréquence élevée d’exposition des enfants à la télévision pendant les repas familiaux était associée à des scores de langage, évalués par le score CDI (Development Inventories), plus faibles inférieurs de près de 6 points par rapport à ceux jamais exposés. À 3 ans et entre 5 et 6 ans, les enfants rarement ou jamais exposés avaient de meilleurs scores de langage et de quotient verbal. L’analyse longitudinale montre aussi une baisse du QI verbal à 5–6 ans chez ceux exposés dès l’âge de 2 ans. De plus, une relation dose-réponse a été observée, suggérant que plus la fréquence d’exposition augmente, plus les effets négatifs sur le développement du langage sont marqués.

Dans une méta-analyse de 42 études portant sur 18 905 enfants [1] il y avait une corrélation (r) entre un plus grand nombre d’heures d’utilisation des écrans et des compétences linguistiques plus faibles (nombre d’études [n] = 38 ; r = – 0,14 ; -0,18 à -0,10). Le résultat était encore plus marqué avec le fait d’avoir la télévision en arrière-plan (n = 5 ; r = -0,19 ; - 0,33 à -0,05). Par contre étaient associés à de meilleurs compétences linguistiques l’utilisation des écrans pour des programmes éducatifs (n = 13 ; r = 0,13 ; 0,02 – 0,24) et le co-visionnage (n = 12 ; r = 0,16 ; 0,07 – 0,24).

Une exposition régulière des enfants aux écrans a un impact négatif sur le développement de leurs compétences linguistiques sauf dans le cas d’une utilisation raisonnée pour des programmes éducatifs avec un co-visionnage.

Références :

[1]. Madigan S, McArthur BA, Anhorn C, Eirich R, Christakis DA. Associations between screen use and child language skills: A systematic review and meta-analysis. JAMA pediatrics. 2020;174(7):665-75.

[2]. Madigan S, Browne D, Racine N, Mori C, Tough S. Association between screen time and children’s performance on a developmental screening test. JAMA pediatrics. 2019;173(3):244-50.

[3]. Martinot P, Bernard JY, Peyre H, de Agostini M, Forhan A, Charles MA, et al. Exposure to screens and children’s language development in the EDEN mother-child cohort. Sci Rep. 2021;11(1):11863.

Qualité de la preuve : Grade 3

Mots clés: temps passé sur les écrans ; enfants ; adolescent ; troubles d’apprentissage [Screen Time ; children ; adolescent ; learning disabilities].

Une utilisation régulière du smartphone peut-elle engendrer des troubles de l’humeur ?

L’utilisation croissante par les enfants et jeunes adultes des réseaux sociaux, des jeux video et des téléphones portables suscite des interrogations quant aux répercussions sur la santé mentale.

L’étude de cohorte ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development) [1] a recruté entre 2016 et 2022 sur 21 sites états-uniens une cohorte de 4 285 adolescents d’une moyenne d’âge de 10 ans (écart type 0,6 ans ; filles 47,9 % ; noirs 9,9 % ; hispaniques 19,4 % ; blancs 58,7 %), avec des enquêtes de suivi à 2, 3 et 4 ans. Un tiers des participants avaient un usage addictif aux réseaux sociaux et téléphone portable débuté vers 11 ans. Comparativement à un usage faible des réseaux sociaux un usage addictif croissant présentait un rapport de risque (RR) pour les comportements suicidaires de 2,14 (1,61-2,85). Pour un usage addictif de tous types d’écrans le risque de comportements suicidaires était de 2,39 (1,66-3,43).

Une méta-analyse de 22 études (20 études transversales et 2 études cohorte) [2] menées dans plusieurs pays d’Asie, Australie, Amérique, Europe, concernait 197 673 participants (101 649 hommes, 95 994 femmes) âgés de 7 à 19 ans. Ces études ont montré une association significative entre le risque de dépression chez les enfants et adolescents et le temps passé sur les réseaux sociaux (9 articles ; OR 1,24 ; 1,11 – 1,38), la télévision (1,38 ; 1,16 – 1,64), les jeux video (1,44 ; 1,02 – 2,05), ou sur Internet/smartphone (1,90 ; 1,62 – 2,21), mais avec une grande hétérogénéité.

Dans une analyse dose-réponse le risque de dépression diminue pour un temps passé devant la télévision entre ½ heure et 1 h 30 /jour (p= 0,033) ou un temps sur ordinateur < ½ h /jour, mais augmente significativement au-delà de 4 h 30 /jour devant la télévision (p < 0,05) ou ½ h / jour devant un ordinateur (p < 0,05).

Comparativement aux adolescents ne disposant pas de console de jeux le risque de dépression augmente lorsque le temps passé dépasse 2 heures / jour.

Un usage maîtrisé chez les enfants et adolescents de la télévision entre 30 minutes et 1h 30 /jour et d’un ordinateur ≥ 30 minutes / jour pourraient favoriser les capacités de lecture et de visualisation d’image, mais un usage addictif est associé à une santé mentale dégradée, voire à des comportements suicidaires, avec un effet dose- réponse sur le bien-être affectif et émotionnel [3].

Références :

[1]. Xiao Y, Meng Y, Brown TT, Keyes KM, Mann JJ. Addictive Screen Use Trajectories and Suicidal Behaviors, Suicidal Ideation, and Mental Health in US Youths. JAMA. Published online June 18, 2025. doi:10.1001/jama.2025.7829.

[2]. Zou Z, Xiang J, Wang H, Wen Q, Luo X. Association of screen time-based sedentary behavior and the risk of depression in children and adolescents: Dose-response meta-analysis. Arch Clin Psychiatry (São Paulo). 28 févr 2022;48:235 44.

[3]. HCSP. Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans [Internet. Rapport de l’HCSP. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique].

Qualité de la preuve : Grade 3

Mots clés : temps passé sur les écrans ; enfants ; adolescent ; troubles de l'humeur ; dépression ; idéation suicidaire [Screen Time ; children ; adolescent ; mood disorders ; depression ; suicidal ideation].