BPCO
Faut-il dépister la BPCO ?
Le principe du dépistage spirométrique de la BPCO en population générale est controversé. Il n’ y a pas de données montrant une efficacité sur la prise en charge des patients dépistés avant l’apparition des signes cliniques[1].
Différentes méta analyses et revues systématiques dans 28 pays entre 1990 et 2004 prouvent que la prévalence de la BPCO est significativement plus importante après 40 ans, chez les hommes plus que chez les femmes, chez les fumeurs et anciens fumeurs plus que chez les non fumeurs [1]. Mais la plupart des données nationales montrent que moins de 6% des adultes concernés savent qu’ils souffrent de BPCO ce qui témoigne d’une sous reconnaissance et d’un sous diagnostic.
Le diagnostic de BPCO doit être évoqué à l’interrogatoire et par l’examen clinique : dyspnée, toux chronique, expectoration, intolérance à l’effort, réveils nocturnes, wheezing, œdème des chevilles, antécédents de tabagisme [1,2,3].
Le simple examen clinique a une faible sensibilité mais une forte spécificité > 90% améliorée par l’interrogatoire. L’absence de tabagisme associée à l’absence de wheezing à l’examen est la combinaison la plus fiable pour éliminer une obstruction bronchique [4].
La spirométrie sera utilisée pour confirmation d’un diagnostic de BPCO mais pas en dépistage chez des individus sans symptomatologie respiratoire (recommandation forte mais qualité de la preuve modérée) [1,2,3].
Dépistage ou non le sevrage tabagique est la priorité.
Références
[2] HAS. Auto-questionnaire. Dépistage BPCO. Faites le test : aurais-je une BPCO ?.
[4] Qaseem A, Wilt TJ, Weinberger SE, Hanania NA , Criner G, Van der Mole T et al. Diagnosis and Management of Stable Chronic Obstructive Pulmonary Disease: A Clinical Practice Guideline Update from the American College of Physicians, American College of Chest Physicians, American Thoracic Society, and European Respiratory Society. Ann Intern Med. 2011;155:179-191.
Qualité de la preuve : niveau 3
Mots clés : BPCO – dépistage – spirométrie [COPD – screening – spirometry]
Comment différencier asthme et BPCO ?
La BPCO est caractérisée par une obstruction des voies respiratoires non complètement réversible, sans changement notable sur plusieurs mois et habituellement progressive sur le long terme[1].
Elle est définie comme une réduction du rapport VEMS (Volume Expiratoire Maximal par Seconde)/ CVF (Capacité Vitale Forcée) <70% [1,2].
La recherche d’un cancer, d’une anomalie cardiaque, pulmonaire ou pleurale, nécessite une radiographie thoracique systématique. Une dyspnée isolée doit faire évoquer une insuffisance cardiaque. Une tuberculose pulmonaire sera évoquée chez les sujets à risque. Le diagnostic différentiel avec un asthme peut être difficile et l’association des deux est toujours possible [2].
Des données cliniques peuvent aider à faire la différence. En faveur d’un asthme :
- l’âge souvent avant 35 ans.
- L’absence de notion de tabagisme, bien que toujours possible.
- L’absence de toux productive.
- La variabilité de la dyspnée.
- Un essoufflement nocturne avec sifflements.
- La variabilité des symptômes au cours de la journée et selon les jours.
complétées par les mesures des débits expiratoires :
- augmentation de plus de 400 ml du VEMS après broncho dilatateurs
- augmentation de plus de 400 ml du VEMS après 30 mg/J de prednisone x 15 jours.
- Variabilité d’au moins 20% du Débit Expiratoire de Pointe (DEP) à des mesures répétées d’un jour à l’autre ou nocturnes versus diurnes [2].
Mais la réversibilité habituellement importante pour le diagnostic d’asthme peut manquer chez des patients ayant un long passé asthmatique[3].
Références:
[2] HAS. Bronchopneumopathie chronique obstructive. Guide du parcours de soins. 2014.
[3] Mishima M. Physiological Differences and Similarities in Asthma and COPD Based on Respiratory Function Testing. Allergology International. 2009;58:333-40.
Qualité de la preuve : niveau 2.
Mots clés' : BPCO – asthme [COPD – asthma]