Maladies chroniques de l'intestin
Syndrome de l’intestin irritable
Quels sont la fréquence et l’impact du syndrome de l’intestin irritable (SII) en termes de santé publique?
Le syndrome de l’intestin irritable est une entité clinique dont la prévalence, la répercussion sur la qualité de vie des individus et les coûts de santé générés sont importants.
Le syndrome de l’intestin irritable est un trouble gastro-intestinal chronique dont la prévalence est estimée en Europe et Amérique du Nord entre 10 et 15% [1] et l’incidence mondiale entre 196 et 260 pour 100 000 personnes / an [2]. Il concerne le plus souvent des adultes entre 20 et 30 ans, deux fois plus souvent les hommes que les femmes. Les études récentes indiquent qu’il y a également une prévalence significative chez les personnes âgées [3].
Le SII a des répercussions importantes sur la qualité de vie des patients influençant le fonctionnement social, la qualité du sommeil, les capacités relationnelles.
Comparativement à la population générale il est plus souvent associé à des troubles dépressifs (30% vs 18%) ou anxieux (16% vs 6%) ; les patients se plaignant de SSI consultent leur médecin plus souvent (1,6 consultation/3 mois versus 0,8), consomment plus de médicaments (69% des patients consomment des médicaments pour des symptômes liés au SII) et s’absentent du travail plus souvent (5,5 jours/an versus 3,1) [4,5].
La majorité des consultations pour SII se font en soins de premiers recours (77% vs 43% en gastroentérologie). Aux USA le SII est responsable de plus de 3 millions de consultations ambulatoires annuelles et 5,9 millions de prescriptions pour un coût total de 20 milliards de dollars.
Références:
[4] Syndrome de l’intestin irritable : un diagnostic d’exclusion? Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 1821-5.
Qualité de la preuve: niveau 2.
Mots clés : Syndrome du colon irritable – épidémiologie [Irritable bowel syndrome – epidemiology].
Sur quels éléments cliniques évoquer un syndrome de l’intestin irritable ?
Le SII répond à un modèle multifactoriel et la première difficulté est d’établir un profil symptomatique du patient.