Différences entre les versions de « Helicobacter pylori »
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La fibroscopie permet également de réaliser l’examen bactériologique avec évaluation de la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques, s’ils sont disponibles, compte tenu des contraintes liées à l’acheminement et à la conservation des échantillons et à la possibilité de réaliser la culture et l’antibiogramme [1].
| La fibroscopie permet également de réaliser l’examen bactériologique avec évaluation de la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques, s’ils sont disponibles, compte tenu des contraintes liées à l’acheminement et à la conservation des échantillons et à la possibilité de réaliser la culture et l’antibiogramme [1].
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===La culture de la bactérie=== | |||
Elle est la seule méthode permettant de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques. Elle constitue la méthode de référence pour identifier H. pylori. Elle est recommandée chaque fois que possible et particulièrement après échec d’un traitement d’éradication. Elle nécessite un transport rapide des prélèvements dans un milieu spécifique ou une conservation à -80°C et un transport dans la carboglace. | Elle est la seule méthode permettant de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques. Elle constitue la méthode de référence pour identifier H. pylori. Elle est recommandée chaque fois que possible et particulièrement après échec d’un traitement d’éradication. Elle nécessite un transport rapide des prélèvements dans un milieu spécifique ou une conservation à -80°C et un transport dans la carboglace. | ||
Le nombre de laboratoires d’analyses de biologie médicale réalisant ces techniques reste à ce jour limité. | Le nombre de laboratoires d’analyses de biologie médicale réalisant ces techniques reste à ce jour limité. |
Version du 28 juillet 2018 à 14:37
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Quelle est la fréquence de l’infection à Helicobacter pylori ?
L’infection à Helicobacter pylori (HP) est l’infection bactérienne chronique la plus répandue au monde.
L’Helicobacter pylori est une bactérie qui infecte la muqueuse gastrique. L’infection par H. pylori se fait dans l’enfance, principalement dans les cinq premières années de la vie. La transmission de l’infection est principalement interhumaine et intrafamiliale par voie fécale-orale et/ou orale-orale. Elle est possible via la salive contaminée ou les vomissures. Elle est probablement due aux contacts réguliers entre les personnes, ou à l’exposition à une même source d’infection. Elle est facilitée chez les nourrissons et enfants, période à laquelle une certaine immaturité́ épithéliale gastrique se combine à une tendance à porter tout à la bouche. En dehors de la famille, la fréquentation d’une crèche ou la vie en institution serait également un facteur de risque d’infection [1].
Sa prévalence est plus importante dans les pays en voie de développement et dans les milieux défavorisés où elle atteint jusqu’à 80-90 % de la population des jeunes adultes. Dans les pays développés, une réduction progressive du taux d’infection dans la petite enfance a été observée dans les cohortes de naissance successives. Elle se traduit par une diminution de la prévalence globale de l’infection [1,2].
En France, 5 à 10 % des enfants et 10 à 50 % des adultes sont infectés en fonction de leurs tranches d’âge et conservent cette bactérie tout au long de la vie tant qu’elle n’a pas été éradiquée. Actuellement, 1 personne sur 2 de plus de 60 ans héberge cette bactérie dans son estomac [2].
Références : [1] Calvet X, Lázaro M-JR, Lehours P, Mégraud F. Diagnosis and Epidemiology of Helicobacter pylori Infection. Helicobacter. 18(s1):5-11.
[2] de Korwin JD. Épidémiologie de l’infection à Helicobacter pylori et du cancer gastrique. Rev Prat 2014;64:189-93.
Qualité de la preuve : niveau 1
Mots clés : campilobacter pylori ; épidémiologie [campilobacter pylori ; epidemiology]
Quelles sont les conséquences de l’infection à Helicobacter pylori ?
L’infection à Helicobacter pylori a été impliquée dans de nombreuses affections digestives ou extradigestives.
L’infection à HP est responsable d’une gastrite aiguë de durée brève, en général quelques jours, à la suite de l’ingestion de la bactérie, suivie par l’installation progressive d’une gastrite chronique dont l’évolution détermine les manifestations ultérieures de l’infection.
Chez la majorité des patients infectés, cette gastrite chronique active est modérée et généralement asymptomatique, sans maladie associée digestive.
On considère que seulement 20 % des patients infectés vont développer des maladies digestives associées, dans lesquelles le rôle de HP est démontré, mais d’importance variable. Il s’agit principalement de :
- Ulcère gastrique ou duodénal ;
- Manifestations dyspeptiques non liées à un ulcère (dyspepsie fonctionnelle) ; - Cancer gastrique ;
- Lymphome gastrique dérivé du MALT (mucosal associated lymphoid tissue)
- Formes rares de gastrite chronique (gastrite lymphocytaire, gastrite hypertrophique) [1,2].
De nombreuses études épidémiologiques et études in vitro ont montré des liens possibles entre l’infection à HP et certaines pathologies extradigestives [3] :
- Purpura thrombopénique idiopathique ; anémies ferriprives inexpliquées ; urticaire chronique idiopathique.
- Athérosclérose: association faible avec la cardiopathie ischémique et les AVC (niveau de preuve faible).
- Un lien supposé avec la maladie de Parkinson.
L’infection à HP joue un rôle majeur dans le développement des ulcères gastroduodénaux et des cancers gastriques (adénocarcinomes et lymphomes du MALT) [4].
Références: [1] de Korwin JD. Recommandations d’éradication de Helicobacter pylori en 2008. Mini-revue. Hepato-Gastro 2008 ;15(5) :363-70.
[3] De Korwin JD. Existe-t-il des manifestations extradigestives de l’infection à Helicobacter pylori ? Presse Med. 2008 ;37(3P2) :525-34.
Qualité de la preuve : niveau 1 & 3
Mots clés : campilobacter pylori ; maladies de l’appareil digestif ; tumeurs de l’estomac [campilobacter pylori ; digestive system diseases ; stomach neoplasms].
Faut-il dépister systématiquement l’infection à Helicobacter pylori ?
Les autorités sanitaires françaises se sont prononcées en 2010 contre l’opportunité d’un dépistage systématique de l’infection à HP en population générale asymptomatique en France.
« Les inconvénients causés par le dépistage et les interventions étant nombreux au regard d’avantages incertains » en juin 2017, un dépistage ciblé est recommandé et une mise à jour des indications de la recherche de l’infection est publiée par la HAS [1].
Chez les sujets asymptomatiques présentant un antécédent familial au 1er degré de cancer gastrique, qui présentent un risque accru de cancer gastrique, et chez les sujets asymptomatiques recevant un traitement par AINS au long cours qui présentent un risque accru d’ulcère gastrique, la HAS recommande le dépistage et le traitement de l’infection à Helicobacter pylori, en conformité avec le consensus européen Maastricht III [2].
La stratégie diagnostique recommandée vise la recherche d’HP dans des indications précises couplées à des moyens diagnostiques [2,3].
Références: [1] HAS. Dépistage de l’infection à Helicobacter pylori : pertinence et populations concernées. 2010.
[3] [Malfertheiner P, Megraud F, O’Morain C, Bazzoli F, El-Omar E, Graham D, et al. Current concepts in the management of Helicobacter pylori infection: the Maastricht III Consensus Report. Gut. 1 juin 2007;56(6):772‑81].
Qualité de la preuve : niveau 3.
Mots clés : campilobacter pylori ; dépistage [campilobacter pylori ; screening].
Comment faire le diagnostic de l’infection à H. pylori ?
La gastroscopie et la réalisation systématique de biopsies gastriques permettent de rechercher une infection à H. pylori et des lésions pré-néoplasiques [1].
La fibroscopie permet également de réaliser l’examen bactériologique avec évaluation de la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques, s’ils sont disponibles, compte tenu des contraintes liées à l’acheminement et à la conservation des échantillons et à la possibilité de réaliser la culture et l’antibiogramme [1].
La culture de la bactérie
Elle est la seule méthode permettant de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques. Elle constitue la méthode de référence pour identifier H. pylori. Elle est recommandée chaque fois que possible et particulièrement après échec d’un traitement d’éradication. Elle nécessite un transport rapide des prélèvements dans un milieu spécifique ou une conservation à -80°C et un transport dans la carboglace. Le nombre de laboratoires d’analyses de biologie médicale réalisant ces techniques reste à ce jour limité.
La PCR
Elle est utilisée non seulement pour la détection de la bactérie mais également pour la caractérisation de gènes pathogènes et de mutations spécifiques associées à la résistance aux antimicrobiens [2,3].
L’endoscopie est recommandée pour les pathologies du dépistage ciblé sans signes digestifs à sérologie positive et directement pour les indications ciblées avec signes digestifs :
- patients avec symptômes orientant vers une pathologie digestive haute, notamment les syndromes ulcéreux ;
- dyspepsie chez un patient > 40-45 ans et/ou en cas de symptômes d’alarme dont dysphagie, amaigrissement, anémie ;
- en cas d’anémie chronique ferriprive ou par carence en vitamine B12 sans cause retrouvée ;
- patients avec facteurs de risque de cancer gastrique : personnes > 40-45 ans apparentées à un patient ayant eu un cancer gastrique ;
- patients avec autres facteurs de risque de cancer gastrique, lymphome gastrique du MALT ;
- lorsqu’une intervention de chirurgie bariatrique est prévue [3,5].
La fibroscopie est recommandée pour le diagnostic anatomopathologie de l’infection (de préférence par immunohistochimie) et pour étude de l’activité inflammatoire, de l’atrophie et de la métaplasie intestinale permettant d’évaluer le risque d’évolution vers un cancer en fonction du degré d’étendue et de sévérité des lésions pré-néoplasiques [1].
Références:
Qualité de la preuve: niveau 3
Mots clés : campilobacter pylori ; examens et diagnostics [campilobacter pylori ; examinations and diagnoses].